Acteurs de l'humanitaire et COVID 19 :

comment aider les populations les plus démunies au monde ?

Entretien avec Frédéric de Saint-Sernin, Directeur général délégué d’ACTED

 Je pense que plus on est engagé dans les pays qui souffrent auprès des bénéficiaires les plus  vulnérables sur les territoires qui sont souvent les plus délaissés,  plus on fait oeuvre de bien public pour ces populations.

Frédéric de Saint-Sernin

Sur le front de l’aide aux plus démunis partout sur la planète, les organisations humanitaires font quotidiennement face à de multiples défis auxquels vient aujourd’hui s’ajouter la crise du coronavirus. Quels changements la pandémie a-t-elle sur leurs activités ? Comment convaincre de la priorité du COVID19 des populations dont la préoccupation principale  est de nourrir leur famille au quotidien ? Comment prévenir la propagation du virus dans des  lieux à forte densité comme des camps de réfugiés ou des bidonvilles ? Comment limiter les contacts lors des distributions de vivres et de matériels ? Quelles sont les conséquences de cette crise sanitaire sur les zones les plus vulnérables du monde ?Quelles solutions mettent en place les acteurs de l’humanitaire pour faire face à la menace ?  

Pour répondre à ces questions, Frédérique Bedos s’est adressée au Directeur général délégué de la deuxième plus grosse association française de solidarité internationale, ACTED (anciennement Agence d’Aide à la coopération technique et au développement), présente dans 37 pays (lien sur leur site). Celui qui fut Ministre avant de s’engager dans l’humanitaire, Frédéric de Saint-Sernin, a bien voulu nous fait part très concrètement de son expertise.

Anticipation, organisation, confiance ! De manière générale comme dans le cadre du Coronavirus, Frédéric de Saint-Sernin insiste sur ces trois impératifs qui permettent aux ONG de venir en aide, durablement, aux populations les plus vulnérables : la professionnalisation de la logistique, la connaissance du terrain et la collaboration avec les responsables locaux.

Au delà du problème sanitaire, il alerte sur les dégâts collatéraux du COVID 19 aussi bien en termes d’alimentation que d’économie : pour exemple, la fermeture des frontières impacte directement les importations alimentaires (le riz, particulièrement consommé en Afrique, est importé d’Asie) comme les exportations (chute des cours de matières premières) ou encore le tourisme. 


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Lorsqu’on réalise que tout ceci vient s’ajouter à diverses calamités telles quel invasion de criquets pèlerins qui ravagent actuellement les récoltes dans 8 pays d’Afrique de l’Est, on peut penser que se dessine là un tableau bien sombre pour l’avenir de ces pays et de ces populations déjà si fragiles. 

Pour autant, le Directeur général délégué d’ACTED nous fait part de son espérance quant à notre capacité collective à élaborer des solutions innovantes en réponse à la pandémie.

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