Séance 4

Les inégalités femmes-hommes

A l'école de formation professionnelle de Nhan Dao - jeudi 9 janvier 2020

La quatrième session du club Imagine s’est focalisée sur le thème du genre et les élèves ont particulièrement apprécié le sujet.

Têt : le Nouvel an lunaire

Au Vietnam, tou.te.s s’activent à préparer Têt, le Nouvel an vietnamien, qui célèbre le dernier cycle lunaire de l’année 2019 et entame l’année 2020. Le premier jour de la nouvelle année annonce le printemps et symbolise le renouvellement de la nature et le renouveau de toute chose.

Le culte des ancêtres est très important au Vietnam. Aux douze coups de minuit lors du Nouvel an lunaire, tous les membres d’une famille sont réunis et invitent leurs ancêtres à revenir parmi eux le temps de la semaine du Têt. Lors de Têt, beaucoup de citadin.e.s prennent des congés avant et après la célébration pour retourner dans leur famille et honorer les traditions.

Cette année, la période du Têt commence le 25 janvier, mais tou.te.s les vietnamien.ne.s sont en congé du 23 au 29. Or beaucoup de personnes, dont les étudiant.e.s, sont déjà en vacances. Ceci explique la présence de seulement 18 élèves au club et pourquoi la prochaine session Imagine aura lieu seulement début février, une fois les festivités terminées !

La « valeur des sexes »

Après une petite chanson à geste pour se motiver, Mr Hoa a lancé le premier jeu. Sur les 18 participant.e.s, seulement deux sont des filles. Il a alors attribué une valeur différentes aux filles (VND 20,000 = 0,78€) et aux garçons (VND 10,000 = 0,39€). Hoa a alors annoncé un nombre et les élèves devaient se regrouper pour le réaliser. Pour atteindre 40,000 dongs vietnamiens (VND) : deux filles étaient suffisantes alors qu’il fallait quatre garçons. Plus les nombres étaient importants, plus les garçons des différents groupes devaient convaincre les filles pour qu’elles les rejoignent. Le facilitateur a alors profité de cette activité pour aborder les inégalités de genre.

Au Vietnam en 2019, 114 bébés garçons sont nés pour seulement 100 naissances de filles. A ce rythme, en 2050 le Vietnam comptera beaucoup trop d’hommes qui ne pourront pas trouver de femmes pour se marier. Les élèves ont été très ouverts lorsque les discussions ont porté sur la question du mariage homosexuel et du changement de sexe, afin de répondre au manque de femmes. Tuyen a partagé que le gouvernement Chinois fait face au même problème et qu’une loi sur la polygamie a été acceptée pour permettre aux femmes d’avoir plusieurs maris.

Loi, quant à lui, pense que si le déséquilibre homme-femme devient trop important, les femmes pourraient bientôt dominer le monde ; idée que ses camarades ont accompagné d’applaudissements.

Les différences entre les sexes

L’activité suivante avait pour objectif d’amener les étudiants à réfléchir sur les différences entre les hommes et les femmes. En groupes, ils ont débattus sur le sujet pendant un long moment, ils ont beaucoup échangés sur la thématique et ont trouvé des différences très pertinentes.

Chaque groupe a ensuite présenté son travail. Le premier groupe, nommé Juventus, s’est focalisé sur les caractéristiques physiques qui différencient les deux sexes : les femmes ont les cheveux longs, le nez plus haut, alors que les hommes ont la peau plus épaisse et une voix plus grave. Il.elle.s se sont également intéressé.e.s aux rôles attribués par la société à chacun.e : les femmes restent à la maison pour faire les tâches ménagères, elles ne peuvent pas faire de travail physique et porter de lourdes charges, etc. Les hommes, eux, ne peuvent pas porter de talons !

Le second groupe a différencié les caractéristiques reproductives des deux sexes et les différences biologiques. Il.elle.s ont prouvé qu’il.elle.s étaient attentif.ve.s pendant leur cours de SVT !

 

Le dernier groupe, nommé « Love is Love » en soutien au mariage homosexuelle, s’est focalisé sur les différences fonctionnelles dans la société. Notamment sur le fait que la société patriarcale accorde plus d’importance aux hommes qu’aux femmes, avec l’idée que les hommes seraient plus sensibles au poids des faits lors d’une prise de décision que les femmes, qui seraient plus émotionnelles. Ils ont aussi ajouté que les femmes auraient un sens de l’esthétique plus développé que les hommes, mais pour eux.elles, les personnes homosexuelles sont également très raffinées.

Hoa a conclu l’activité en résumant que les différences physiques entre les hommes et les femmes viennent purement de leur sexe, alors que les attributs sociétaux (normes et stéréotypes) appartiennent au genre. La société vietnamienne est très patriarcale et les hommes ont plus de pouvoir au sein de leur famille et des institutions. Simple exemple, les enfants adoptent le nom de famille de leur père et non de leur mère.

Les inégalités à l’échelle locale

Le dernier jeu visait à faire parler les étudiant.e.s des inégalités qu’il.elle.s perçoivent dans leur communauté. Pour désigner qui aura la parole, il.elle.s se sont fait passer une balle tout en chantant différentes comptines vietnamiennes, lorsque la chanson se termine, l’élève qui a la balle, a la parole.

Can a expliqué que les bourses d’études que reçoivent les élèves varient en fonction du sexe, son frère reçoit une subvention plus importante que sa sœur.

Thao Tran a partagé que sa grand-mère est d’origine chinoise, et qu’elle aime plus ses frères qu’elle, juste parce qu’elle est une fille et qu’elle est considérée comme un fardeau dans la société en Chine.

Khoa affirme éviter de monter à l’arrière d’une moto lorsque c’est une femme qui conduit, car pour lui, elles conduisent mal.

 

Pour conclure, il.elle.s ont partagé un exemple concret montrant que la femme est moins considérée que l’homme en société : pour Têt, une femme mariée va se rendre dans la famille de son mari pour honorer les traditions et accomplir les tâches domestiques pour sa belle-mère, délaissant ainsi sa propre famille.

Bonne année lunaire 2020 à tou.te.s et rendez-vous en février pour la suite des aventures Imagine !